Plaid en cachemire made in Italy

LE CACHEMIRE

Le cachemire qui compose nos mailles, nos plaids et nos écharpes provient d’élevages de tribus nomades vivant sur les hauts plateaux de Mongolie et de Mongolie-Intérieure, région autonome chinoise limitrophe à la Mongolie*. Toutes les étapes de transformation de cette matière précieuse sont effectuées dans notre filature en Italie, le fil étant ensuite tissé ou tricoté dans nos ateliers spécialisés situés également en Italie.

Le cachemire, une laine ultraperformante

Le cachemire est une fibre naturelle d’origine animale aux propriétés exceptionnelles. D’une extrême douceur, les longues et fines fibres de cachemire ont des capacités thermorégulatrices extraordinaires ; en été, elles maintiennent votre peau au frais et en hiver, elles agissent comme un isolant ultraperformant contre le froid.

Ces propriétés qui font du cachemire une matière des plus nobles s’expliquent par l’espèce de chèvre qui les développe et la rudesse de son habitat.

Capra hircus laniger est le doux nom latin de la chèvre cachemire. Elle vit aujourd’hui principalement sur les hauts plateaux d’Asie centrale, au nord de l’Himalaya, englobant une grande partie du désert de Gobi. On les retrouve aussi en Iran, en Afghanistan et même en Australie. Mais c’est sur les steppes mongoles dont elle est originaire et les plateaux chinois voisins que la chèvre cachemire va développer la plus belle qualité.

Les chèvres cachemire vivent sous une très grande amplitude de températures. Les hivers dans leur habitat naturel enregistrent des températures négatives qui se situent en moyenne à -25 degrés avec des pics pouvant aller jusqu’à -50 degrés pour ensuite monter progressivement à plus de 35 degrés avec des pics de chaleur à 45 degrés en été. Ces conditions climatiques extrêmes ont développé au cours des décennies un sous-poil ultra-isolant contre le froid et un duvet qui rejette toute l’humidité en temps très chauds.

Au début du printemps, quand les températures deviennent plus clémentes, la chèvre cachemire va opérer naturellement sa mue et se défaire de son lourd manteau hivernal. C’est à ce moment que les éleveurs vont procéder progressivement à la récolte de cette laine précieuse. C’est au moyen d’un peigne en métal et non de ciseaux ou de tondeuse que l’on vient délicatement récolter les poils qui seront ensuite triés à la main séparant le poil externe du duvet. En effet, la chèvre cachemire comme le mouton et bon nombre d’animaux à toison vont présenter un poil de jarre : c’est la partie externe de la fourrure ou de la toison, grossière, plus rêche, qui protège des agressions externes, insectes et intempéries par exemple. Puis, situé au plus près de la peau, le sous-poil ou le duvet, plus blanc, plus fin, plus doux, super isolant. Le cachemire de grande qualité est composé exclusivement de ce duvet. On en récolte moins de 200 grammes par chèvre cachemire faisant ainsi de cette matière une laine rare, précieuse, luxueuse.

Le savoir-faire des artisans italiens

Les filatures avec lesquelles nous collaborons se fournissent directement auprès des éleveurs nomades sans passer par les intermédiaires assurant ainsi la traçabilité des fibres récoltées. Seules les fibres les plus longues et les plus fines sont sélectionnées garantissant un cachemire de grande qualité. C’est d’ailleurs le cas pour toutes les matières avec lesquelles nous réalisons nos pièces de textile : nous ne travaillons que des fils composés de longues et fines fibres. C’est entre autres ce qui assure à la fois la douceur et la résistance des fils et donc le confort et la durabilité des vêtements et accessoires.

Une fois les ballots de cachemire réceptionnés, la filature procède au lavage, filage, peignage et à la teinture. Lorsqu’on transforme une matière aussi noble, chaque étape doit être soigneusement réalisée.

Les bobines de fil sont ensuite réceptionnées par nos ateliers de tissage ou de maille en fonction des modèles à réaliser. Toutes les étapes sont effectuées sur le site des ateliers, pas de sous-traitance à d’autres ateliers, ni en Italie, ni à l’étranger. Ce sont de petites structures souvent composées d’une quarantaine d’artisans hautement qualifiés, habitués aux exigences des plus grandes maisons de luxe.

Moins mais mieux, plus que jamais concernant le cachemire

Voire pas du tout. Aujourd’hui, le marché du vêtement est inondé chaque hiver de cachemire jusqu’aux enseignes de grande distribution qui proposent dans leur offre une gamme de vêtements. Pour moins de 90 euros, et jusqu’à 55 euros en soldes, vous pouvez faire l’acquisition d’un pull en 100% cachemire.

Malheureusement, à ce prix et dans ces enseignes, la qualité du cachemire est plus que médiocre. Cela se voit et se sent. La main est moins douce, l’isolation est moins bonne, la fibre bouloche plus, est plus fragile et plus sujette à la déformation et à la déchirure. Lorsque l’on prend conscience de la chaîne de conséquences de l’intensification de la production de cachemire, mieux vaut s’abstenir face à cette offre de la fast fashion.

Comment ces enseignes parviennent-elles à proposer du 100% cachemire à ce prix ?

Comme à chaque fois, c’est une longue succession d’actions de nivellement par le bas réalisée dans le mépris total de la biodiversité.

Quand on parle de nivellement par le bas, on est ici littéral. La qualité du cachemire est fortement liée aux conditions environnementales et en particulier climatiques. Les chèvres cachemire développent le précieux sous-poil aux fibres fines et longues pour se protéger du froid, parfois extrême. Si les chèvres changent d’habitat et de climat, à des altitudes plus basses, la qualité du duvet sera à terme impactée. Nous l’écrivions au sujet de la laine mérinos, les matières naturelles sont par définition des produits du terroir et certains territoires présentent des propriétés à même à développer la meilleure qualité. Nous l’évoquions plus haut, les chèvres cachemire sont élevées sur d’autres territoires, dans d’autres pays mais la qualité du meilleur cachemire produit en Chine ou en Mongolie reste inégalée et a donc un prix. Les conditions d’élevage sont primordiales : le terrain, la liberté des animaux, la qualité de l’alimentation, le nombre de chèvres par élevage, la réduction du stress, sont autant de paramètres qui jouent un rôle sur la qualité de la fibre et sur son coût.

Certains élevages, poussés par la demande sans cesse grandissante du marché pour le cachemire, ont opéré des croisements entre la Capra hircus laniger et d’autres races de chèvres pour augmenter le rendement par chèvre. Le résultat : une fibre plus grossière mais plus bon marché. Il en est de même pour la méthode de récolte du cachemire. Le peignage et le tri à la main étant des processus longs et progressifs, la tonte aux ciseaux ou à la tondeuse est rapide et moins coûteuse.

Toute cette matière première va ensuite être envoyée à des filatures et des usines de confection de grande taille en Chine ou au Vietnam où la considération et le respect des conditions de travail et des normes environnementales restent opaques. 

Voici comment l’industrie textile de masse obtient un cachemire à bas prix. Les conséquences environnementales sont catastrophiques. 

Si nous prenons le seul exemple de la Mongolie, la population de chèvres a plus que doublé en 20 ans pour le même territoire. La conséquence est le surpâturage qui entraîne une désertification. En effet, les sols n’ont pas le temps de se régénérer, les chèvres mangeant les plants jusqu’à la racine. Cette désertification qui progresse chaque année est aggravée par le réchauffement climatique.

Le recyclage du cachemire, une solution ?

Dans le bassin textile toscan, plusieurs filatures se sont illustrées dans la maîtrise de la production de fil de cachemire recyclé. Comment ce fil est-il produit ?

Ces filatures reçoivent des ballots de vêtements en cachemire, en grande partie en provenance des Etats-Unis, pays friand de cette matière. Ces grands ballots vont tout d’abord être triés par nuance de couleur par les cenciaioli, les ouvriers textile spécialistes du tri. A la main, ils reconnaissent une matière d’une autre. Quand il y a un doute, on se réfère à l’étiquette bien sûr ou on procède à des tests. Le premier consiste à déchirer l’étoffe. Si cette dernière résiste un peu à la déchirure, c’est qu’il y a certainement une fibre synthétique dans la composition. Les cenciaioli testent aussi les matières en brûlant une petite extrémité. Une odeur de plastique brûlé avec des rebords noircis et durcis ? Présence de fibre synthétique. Une odeur de cheveu brûlé avec une flamme qui ne prend pas ? Laine ou cachemire. Aujourd’hui, les ingénieurs travaillent sur des machines de reconnaissance des matières pour soutenir le savoir-faire des cenciaioli et parvenir à des reconnaissances exactes en cas de grands doutes. Une fois les tas de nuances de couleurs formés, ils coupent ces vêtements en lambeaux les débarrassant de tous accessoires : fermetures, boutons, perles, broderies, coutures, étiquettes, etc. Ces lambeaux sont ensuite jetés dans une grande machine qui va d’abord les déchiqueter puis broyer ces petits morceaux de tissus pour former une bourre qui sera mélangée à du cachemire neuf dans un ratio d’environ 60% ancien, 40% neuf. Ce mélange à l’état brut est ensuite filé, lavé, peigné, teint comme un fil classique. Nous obtenons donc des bobines de cachemire recyclé qui pourra être utilisé comme n’importe quel fil.

Les plus : Une réduction très importante de l’impact écologique : une réduction de plus de 60% de la consommation d’eau et d’énergie et une réduction de plus de 80% de CO2.

Le bémol : Le fil de cachemire étant issu de plusieurs vêtements recyclés n’aura certainement pas la qualité et la performance d’un fil vierge de haute qualité. Il faudrait pour s’en approcher trier en fonction de la qualité initiale des vêtements à recycler en plus de l’ensemble des tris réalisés en amont. Cette question nous permet d’en poser une autre : plus la qualité de la production textile mondiale baisse, moins bonne sera celle de la seconde main pour les pièces qui seraient parvenues à ce stade. La qualité des fibres recyclées dépendent donc grandement de nos choix aujourd’hui. Ce bémol n’en est pas réellement un : un fil de cachemire recyclé sera toujours à préférer à un cachemire neuf issu de la fast fashion. C’est certain.

Le cachemire, un produit de luxe

Le cachemire de qualité représente aujourd’hui un faible pourcentage de la production mondiale. Sa rareté explique son coût élevé et la nécessite de le transformer dans une structure qualifiée qui en respecte et révèle les propriétés extraordinaires.

Pour toutes les raisons citées plus haut, il est important de bien choisir sa pièce en cachemire et de bien l’entretenir pour la garder le plus longtemps possible. Nous détaillons dans notre grand guide d’entretien toute l’attention qui doit être portée à ces pièces d’exception.

 

* La majorité du cachemire brut est produit en Mongolie-Intérieure par rapport à celui provenant de Mongolie.

Pour une laine toujours belle, l’importance d’un bon entretien

Un bon entretien de vos pièces est important pour maintenir la durabilité de ces dernières qui peuvent se garder une vie ! Voici tous nos conseils d’entretien pour préserver vos belles laines.